Κισμέτ
Les percussions persanes sont un arbre de rythmes. Cette arborescence, ramifiée à l?extrême, n?est pas seulement un fabuleux héritage. Elle est une syntaxe qui permet d?investir les musiques orales ou écrites du monde entier. Assumer les legs d?une tradition orale, développer des visées contemporaines : telles sont les déterminations de ce conservatoire familial incarné par Djamchid, Keyvan et Bijan Chemirani que l?Académie a tenu à saluer à travers son hommage. Djamchid Chemirani est né à Téhéran en 1942. Dès huit ans, il apprend la technique du zarb (tambour perse en bois de mûrier ou de noyer recouvert d?une membrane en peau de chèvre) auprès du grand maître Hossein Teherani, grâce auquel le zarb est passé du statut d’instrument d’accompagnement à celui d’instrument solo. Quittant l’Iran, ce « moderniste » attiré par les idées nouvelles idées, devient à son tour un maître du zarb et aussi un professeur d?exception qui va faire bénéficier de son savoir de très nombreux musiciens. Ses deux élèves les plus prometteurs étant ses fils, Bijan et Keyvan, avec lesquels il forme un trio apprécié dans le monde entier. Mais, outre le zarb, ses fils pratiqueront d’autres percussions telles le daf, le bendir et le udu. Et, au fil des ans, chacun des trois Chemirani va s’investir dans des travaux et des collaborations plus personnelles. Ainsi, Djamchid a été sollicité par de grands chanteurs iraniens mais aussi par de prestigieux metteurs en scène ou chorégraphes tels Peter Brook, Caroline Carlson ou Maurice Béjart. Keyvan travaille régulièrement avec le joueur de tambourin polytimbrique italien Carlo Rizzo. Bijan s?est impliqué avec le chanteur Manu Théron, Houria Aïchi ou Ross Daly.